Sitia et Bato déclarés témoins par Èrnè, l'avaient déclarée en retour Gardienne du répondeur. S'était ensuivi la fâcheuse contestation d'une des prêtresses, formatrice d'Èrnè, qui s'était retrouvée avec le crâne fendu. On accomplit une purge expéditive dans le but de s'assurer l'accomplissement du Dessein d'Èrnè.
Èrnè put constituer un cortège de la majorité de la communauté. En tête, elle brandissait la coquille toujours poussiéreuse mais qui ne serait bientôt plus silencieuse. Dans la procession, certains portaient les catafalques, d'autres de grandes crosses d'où pendaient à la manière d'oriflammes, des tissus échancrés, gribouillés au centre. Ils commencèrent de fouler la vaste steppe aride qui se déroulait à l'infini. La lumière les irradiait violemment et l'air se comprimait. Ils entonnèrent ensemble le chant.
« Còòfique-e, còòfic… Cè la ha dè lèlè, cè la ha dè lèlè…
« Lè hèpò-dè ! lè hèpò-dè ! lè hèpò-dè !… »
